Apprendre

Le dictionnaire ne fait guère dans la fioriture, si l’on en suit ses lignes, apprendre, c’est littéralement « recevoir un enseignement ». Une définition simple pour un mot si grand. Étymologiquement, il aurait pour origine le latin « apprehendere » qui signifie saisir ou prendre. Il y aurait donc dans le fait d'apprendre une certaine forme d'appropriation, de prise de possession. Car apprendre ne vient jamais seul. Quel que soit notre âge, nos capacités ou nos ambitions, le terme est toujours suivi par le contenu qui le fonde, de l’action la plus essentielle à la plus triviale : on apprend à marcher, on apprend une langue, on apprend à conduire, on apprend à coudre, on apprend à penser…etc. Nos existences se caractérisent par l’ampleur de nos apprentissages, elles sont ponctuées par ces moments où nous faisons l’acquisition de savoirs et de compétences qui vont nous ouvrir, à leur tour, de nouveaux champs intimes ou professionnels.

Apprendre est un mécanisme qui mobilise l’intégralité de notre être. En premier lieu, notre cerveau bien sûr, qui doit traiter des informations inédites, mais aussi nos émotions qui se manifestent en fonction de ce qu’il se passe, et qui facilitent plus ou moins l’assimilation. La différence entre apprendre et instruire, c’est précisément que l’apprentissage suppose un référent et un contexte, tandis que s'instruire n'en nécessite pas. On s'instruit soi-même, alors qu’on apprend de quelqu’un. Le fait de s'instruire est un acte individuel, reposant sur une démarche volontaire et personnelle, alors qu'apprendre traduit une forme d'échange entre deux personnes. C’est toute la particularité du verbe qui possède une sorte de double sens, de la même façon que donner et recevoir. Apprendre, c'est acquérir un savoir, mais c'est aussi enseigner, c'est-à-dire faire acquérir ce savoir. De ce point de vue, l’école internationale Montessori est très riche en apprentissage, elle rend les savoirs vivants, en les plaçant au cœur de l’expérience dans une véritable ouverture à l’autre. Pas de savoir figé, mais une transmission active. Car apprendre n’est pas seulement augmenter ses connaissances. Ce n’est pas simplement calculer, classer, résoudre un problème, pouvoir répondre à telle ou telle demande, c’est aussi s’aventurer loin de ses certitudes, sauter dans le vide et surtout gagner en savoir-être.

Le savoir-être n'est pas le savoir-faire, qui est l’aptitude à réaliser une tâche spécifique, c’est au contraire, un ensemble de qualités qui reflètent la manière dont on se comporte dans un environnement, en particulier professionnel : la politesse, le respect, la convivialité, l’assiduité, la prise de parole en public…etc. Ces qualités sont tout aussi indispensables qu’une connaissance brute. Elles permettent à l’enfant de se démarquer, d’avoir confiance en lui, de se sentir à la juste place, et de travailler sur le plan relationnel. En somme, il s’agit de valoriser des champs qui ne sont pas toujours les plus évidents à développer dans un cursus classique d’apprentissage.

Mais surtout, qu’il soit question d’apprendre des savoir-faire ou des savoir-être, l’école offre la possibilité de progresser sans la crainte de se tromper. L’erreur n’est pas pénalisée, elle est un levier de compréhension. C’est précieux pour tester un chemin sans être certain que ce soit forcément le bon. L’expérimentation et l’accompagnement sont au centre. Ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’enjeux ou de rigueur, mais plutôt qu’on prend le temps de s’approprier des compétences grâce au soutien des autres. C’est la raison pour laquelle nos écoles confèrent au verbe apprendre une définition aussi simple que pertinente. 

main qui joue